jeudi 21 février 2008

Obama confiant face à Clinton

Barack Obama et Hillary Clinton ne s’étaient pas rencontrés depuis le 31 janvier à Hollywood. Les deux candidats démocrates à l’investiture pour la présidentielle américaine de novembre, se rencontreront ce soir lors d’un débat organisé par la chaîne de télévision CNN, à Austin dans le Texas. Selon le New York Times, ce serait l’occasion pour l’ex-première dame des Etats-Unis de rattraper son rival en l’attaquant, notamment sur son manque d’expérience et sur les difficultés qu’il rencontrerait s’il venait à affronter le camp républicain.

Barack Obama a le vent en poupe. Il a remporté mardi 19 février les primaires démocrates des Etats du Wisconsin et de Hawaï. C’est donc sa dixième victoire consécutive. Il totaliserait 1351 délégués sur les 2025 nécessaires pour remporter l’investiture, contre 1262 pour Hillary Clinton, selon Associated Press.

Le victoire à Hawaï est moins surprenante que celle dans le Wisconsin, puisque le sénateur de l’Illinois est natif de l’île. En revanche, le Wisconsin est un Etat qui compte une forte proportion de « cols bleus » et de ruraux, habitués à voter massivement pour Clinton.

L’enjeu sera plus important le 4 mars avec les prochaines primaires prévues dans les Etats du Texas et de l’Ohio. 334 délégués seront appelés à désigner le candidat démocrate en août.

Michelle Obama, la gaffe de trop

Il "oublie toujours de ranger le beurre dans le frigo", laisse traîner ses chaussettes sales, n’est "qu’un homme" et "certainement pas le prochain Messie qui va tout arranger". L’épouse de Barack Obama sait faire la promotion de son cher et tendre, candidat potentiel à l’investiture démocrate.

Grande et athlétique, à 43 ans, cette diplômée de Princeton et Harvard n’a pas la langue dans sa poche. Les boutades de cette potentielle Première dame, plutôt "bon enfant", n’ont jusqu’ici pas écorné l’image de son mari. Mais, lundi 18 février, une remarque lâchée à Milwaukee (Wisconsin, Nord), lors d’un des nombreux meetings qu’elle anime en solo, a mis le feu aux poudres : "Pour la première fois dans ma vie d’adulte, je suis vraiment fière de mon pays - et pas seulement parce que Barack s’est bien débrouillé, mais parce que je crois que les gens ont soif de changement – j’attendais désespérément que notre pays avance dans cette direction".

Cindy McCain, l’épouse du candidat républicain John McCain, a immédiatement relevé l’impair de madame. Blonde et effacée, cette héritière d’un empire de la bière a déclaré le lendemain, en introduisant son mari à la tribune : "je suis très fière de mon pays", sous entendu depuis toujours, visant clairement les propos de Michelle Obama.

Cet échange, anecdotique en apparence, n’en est pas moins révélateur des deux camps qui se forment. Dans l’esprit de beaucoup, désormais ce sera Obama contre McCain.

Clinton durcit le ton face à Obama

Etre ou ne pas être dans l’offensive ? Telle est la question que se posent les conseillers d'Hillary Clinton. Après dix défaites consécutives face à Barack Obama, l’ex-First Lady est en mauvaise posture.

Ses plus proches conseillers sont divisés sur la stratégie à adopter pour reprendre la main dans la course démocrate. Sa conseillère en communication Mandy Grunwald, fraîchement débarquée dans l’équipe de campagne, pense qu’attaquer clairement Barack Obama la desservirait. Mark Penn, son directeur de campagne, veut passer à l’offensive.

La candidate semble pour sa part avoir choisi son camp. Elle a accusé lundi Obama d’avoir plagié son ami, le gouverneur du Massachusetts Deval Patrick, lors d’un discours à Milwaukee. Un geste «absurde et désespéré», selon le sénateur de l’Illinois.

Continuant sur sa lancée, elle a stigmatisé mercredi l’éloquence d’Obama, sur laquelle repose une grande part de son succès. "Ce dont il s’agit, c’est de choisir un président qui ne compte pas seulement pour ses paroles, mais pour son action, pour son dur labeur", a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : "Tous les mots du monde restent insuffisants s’ils ne sont pas accompagnés d’actes à la hauteur". Obama s’est quant à lui défendu d’avoir un discours creux. Il aura tout le loisir de le prouver ce soir lors d'un débat sur CNN.

"L'homme du passé" attaque le "naïf"

Alors que le candidat républicain John McCain confirme sa position de leader avec deux victoires à Washington et dans le Wisconsin mardi, Barack Obama totalise 10 victoires consécutives sur sa principale rivale Hillary Clinton, à l'issue des primaires démocrates dans le Wisconsin et Hawai remportées haut la main. Les leaders de chaque camp ne sont pas encore vainqueurs mais ils se préparent déjà à un éventuel duel final.
 
Le sénateur de l'Arizona de 71 ans a attaqué son probable rival Barack Obama en taxant son discours d'"éloquent mais creux".

C'est en matière de défense que le désaccord entre les deux candidats est le plus flagrant. McCain s'est présenté comme le plus à même d'affronter les défis actuels en matière de sécurité et de politique étrangère. Barack Obama, quant à lui, reproche à son rival de vouloir s'enliser dans une guerre interminable en Irak et veut opposer à une politique obsolète celle du changement. "Il représente la politique d'hier, et nous, nous voulons être le parti de demain" a-t-il répondu aux attaques de John McCain le présentant comme un candidat "naïf".

Hillary Clinton avait déjà utilisé l'argument de l'inexpérience pour se distancier du sénateur de l'Illinois, mais force est de constater que les 46 ans du candidat Afro-américain ne sont pas perçus comme un inconvénient de la part des électeurs démocrates. Selon un sondage AP effectué après le "Super Tuesday" ("Super mardi") du 5 février, le sénateur noir aurait plus de chances qu'Hillary Clinton de l'emporter contre le Républicain McCain.

jeudi 7 février 2008

Clinton en tête, McCain favori, Obama en embuscade

Le candidat républicain John McCain a confirmé son statut de favori le 5 février, lors du "Super Mardi" ("Super Tuesday"). Le sénateur de l'Arizona a pris de l'avance sur ses deux rivaux Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, et Mike Huckabee, ancien gouverneur de l'Arkansas. Il compte désormais 613 délégués sur 1191, devançant de très loin ses adversaires qui totalisent respectivement 269 et 190 délégués, selon un décompte établi par Reuters.

Côté démocrate, Hillary Clinton, sénatrice de New York, et Barack Obama, sénateur de l'Illinois, poursuivent leur duel. L’ex-première dame des États-Unis a obtenu 845 délégués contre 765 pour le candidat afro-américain.

Cette journée du "Super Tuesday" n’a donc pas départagé les deux candidats démocrates. Mais plus de la moitié des États doit encore voter d'ici le mois de juillet... Le marathon électoral est donc loin d’être terminé.

John McCain sur la route de la victoire

Le "Super Mardi" ("Super Tuesday") du 5 février a été un pas décisif pour le candidat républicain John McCain. Vainqueur dans neuf Etats, il aurait voulu une victoire encore plus nette. C'était sans compter l'acharnement de ses rivaux Mike Huckabee et Mitt Romney qui l'ont privé de la première place dans 12 Etats sur 24.

Cet homme au parcours étonnant en est à sa deuxième campagne présidentielle. Pour de nombreux républicains, le sénateur de l'Arizona John McCain fait figure de héros. En 1967, il participe à la guerre du Vietnam où il est fait prisonnier.

Son âge, 71 ans, pourrait être un inconvénient pour ceux qui aspirent à un renouvellement de génération en politique. S'il est vainqueur des primaires, il devra affronter un candidat nettement plus jeune. Pourtant, John McCain affiche une totale sérénité, renforcée par une victoire indéniable lors du "Super Mardi". Candidat imposant, il s'est rapidement distancié d'un George W. Bush impopulaire en affichant sa particularité et son indépendance.

Ce businessman millionnaire tord le cou à tous les pronostics qui, il y a un an à peine, annonçaient déjà sa défaite. A présent, il assume son rôle de leader. "Nous avons gagné dans les plus gros Etats. Je suis en tête et ça ne me dérange aucunement", s'est-il félicité. Pourtant rien n'est gagné. Avec 613 délégués acquis, il est encore loin des 1191 exigés pour l'investiture républicaine. Il devra encore se frotter à la ténacité de ses deux rivaux, Mike Huckabee et Mitt Romney, qui gardent des raisons d'espérer jusqu'aux primaires décisives du 4 mars.

Les femmes et les Hispaniques soutiennent Hillary Clinton

Les femmes et la communauté hispanique sont derrière Hillary Clinton, comme le montrent les résultats du "Super Mardi".

L'ex-première dame des États-Unis bénéficie du soutien des femmes d'âge mûr, qui se bousculent lors de ses meetings de campagne. Elle est créditée d'une avance de 20 points sur Barack Obama auprès de cette catégorie de population, selon plusieurs sondages publiés dans les médias américains mercredi.

Le sénateur de l'Illinois a lui gagné le soutien des hommes blancs (59 % de l'électorat masculin blanc en Californie contre 33 % pour Hillary Clinton), ainsi que celui des jeunes. Il a surtout monopolisé le vote de la communauté afro-américaine.

En Californie, l'Etat le plus peuplé du pays, la sénatrice de l’Etat de New York est toutefois arrivée en tête grâce au vote des électeurs hispaniques, avec 61 % contre 37 % pour Obama. 36 % des 36,5 millions de Californiens sont d'origine hispanique. La candidate démocrate a davantage fait campagne auprès de cette communauté, s'attirant ainsi les bonnes grâces des élites latinos.

Le candidat métis n'a cependant pas dit son dernier mot : il jouit du soutien inconditionnel d'une écrasante majorité d'Afro-Américains. Dans le New Jersey, par exemple, les sondages le créditent de près de 82 % des intentions de vote.